LEBRUN Georges, Souvenirs de chasse (rassemblés et coordonnées par son frère René LEBRUN, publié à compte d’auteur ? n.d.)

Georges Lebrun est né à Namur le 9 avril 1884 et décédé à Kwamouth (Congo belge) le 5 juillet 1920. L’ouvrage transcrit ici a été remis par son petit-neveu, Michel Lebrun, à l’équipe de wallonica.org en 2025, aux fins de conservation et de partage avec les plus jeunes générations, peut-être moins conscientes que la violence et le respect forment un duo antagoniste qui a varié selon les lieux et les époques. Comme expliqué dans notre article RUWET : Les carnets de chasse de Georges Lebrun au Congo belge (1912-1920), une lecture critique de ce livre [en cours de transcription] permet de comprendre que ledit Congo belge et l’époque coloniale étaient un lieu et une époque où le respect n’était pas le facteur dominant dans le duo. C’est notre histoire. C’est notre Travail de Mémoire. Nous livrons ce témoignage tel quel : lisez curieux !
Préface
Cette publication n’est pas, ce que pourraient croire beaucoup de mes lecteurs, un essai d’œuvre littéraire. Ces quelques pages ne sont, hélas, qu’un récit bien simple de la vie d’un administrateur territorial qui, en dehors de ses fonctions administratives et quelques années seulement, parvint à consacrer ses rares moments de loisir à un sport favori, la chasse, et utiliser en même temps ses connaissances zoologiques à l’étude des animaux qui peuplent notre merveilleuse colonie.
D’après la correspondance et divers documents trouvés dans la succession de mon frère bien-aimé, j’ai pu recueillir et coordonner ces quelques notes.
Je regrette de ne pouvoir accompagner· ce texte de la publication des magnifiques photographies laissées par Georges Lebrun. Ces photographies, tant au point de vue scientifique que documentaire, présentent un intérêt tout primordial qui eût rendu plus vivante et plus altrayante encore la narration de quelques randonnées dans les provinces orientales et particulièrement dans l’Uele où je vais essayer de vous guider en imagination.
Georges Lebrun fut un de nos meilleurs chasseurs d’Afrique. Embarqué pour la première fois en 1912, comme administrateur territorial, pendant ce terme déjà, malgré le travail absorbant que lui occasionnaient ses fonctions administratives dans les régions alors très troublées de l’Uele, il parvint à constituer des collections extrêmement intéressantes.
Rentré en 1915, il repart quelques mois après, pour reprendre ses fonctions au Congo et rentre en Belgique en août 1919 avec une magnifique collection d’animaux vivants parmi lesquels figurait un okapi, le premier qui fit son apparition dans les jardins zoologiques d’Europe.
Les pensionnaires de Lebrun aidèrent puissamment le Jardin Zoologique d’Anvers à reconstituer ses collections disséminées pendant la guerre.
Ce magnifique succès valut à Lebrun d’être renvoyé au Congo en mission scientifique. Il s’embarque au mois de mai 1920. Mais, hélas, dans son acharnement à accomplir son œuvre, il commit des excès de fatigue tels que, deux mois à peine après son arrivée en Afrique, il tomba gravement malade et succomba le 5 juillet 1920.
Je prie mes lecteurs d’excuser parfois la sécheresse de certaines notes. Ils n’y verront, j’en suis certain, qu’un réel souci de ma part de respecter l’authenticité des récits laissés par ce jeune voyageur.
Léopoldville – Bumba
Depuis samedi dernier, 29 juin, date à laquelle nous avons quitté Léopoldville, nous naviguons sur le fleuve Congo.

Notre vie à bord du Hainaut est des plus monotone. Lever à cinq heures et demie. Les boys apportent l’eau, cirent les souliers et font la toilette des cabines. Mon boy me coûte cinq francs pour la trav·ersée, plus deux francs par semaine pour la nourriture. Il lave et repasse très bien, mais il met quatre heures pour repasser un veston.
Déjeuner à sept heures et demie ; on flâne ensuite, on joue, on cause, ou bien on se met à l’affût des crocodiles et des hippopotames.
Deuxième déjeuner à douze heures. L’après-midi semble toujours très longue. Heureusement, vers dix-huit heures, on arrive d’habitude à l’étape, où l’on fait du bois pour le chauffage du steamer et où l’on reste jusqu’au lendemain matin. Une demi-heure après l’arrivée à l’étape, on dîne joyeusement et à 9 heures tout le monde est couché.
[La suite est en cours de dématérialisation]
[INFOS QUALITE] statut : validé | mode d’édition : dématérialisation, édition, correction et iconographie | sources : Famille de Georges Lebrun | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : en-tête, Un rhinocéros blanc abattu dans les Uele en 1912 © ‘Trophée’ et photos G. Lebrun | Remerciements à Michel Lebrun.
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