[…] L’économiste Joseph STIEGLITZ avait jadis utilisé une image pour parler de la société contemporaine. Nous ne vivons plus dans une société, avec une stratification sociale, certes inévitable, mais raisonnable, écrivait-il. C’était l’utopie des sociétés des années 1960 et plus largement celle d’une démocratie sociale. Cet idéal est foulé au pied des transformations sociales et technologiques contemporaines. Nous pensions être embarqués dans un même bateau, certes dans des classes différentes, mais quand même dans un même bateau. Aujourd’hui, dit Stieglitz, on navigue dans des bateaux différents, dans trois bateaux, nous dit-il. Les uns dans des paquebots de luxe, à la route bien tracée, avec des radars et des systèmes de pilotages efficaces, des bateaux de sauvetage bien fournis. Les autres dans de vieux rafiots qui tiennent péniblement la mer, aux moteurs poussifs, à la merci des vagues et des vents ; ils suivent péniblement le convoi. Les autres enfin sont largués, accrochés à des radeaux de fortune essayant de ne pas couler. Les gens des vieux rafiots tentent d’en sauver. D’autres sont irrités par ces gens qui s’accrochent à leur bateau chancelant. Ceux du paquebot de luxe ne les regardent pas, ne les voient pas. Leur monde est ailleurs. […]
Lire la carte blanche complète de Felice DASSETTO sur LESOIR.BE (article du 20 novembre 2018)…
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