
Vous pensez que vous avez des problèmes ? Moi, je suis en train de me faire dévorer par un ours ! Oh, mais désolé, toutes mes excuses, écoutons donc vos problèmes ! Mmm-hmm ? Alors comme ça, votre patron est méchant avec vous ? Et votre voiture vous cause des soucis ? Et vous vous inquiétez pour l’environnement ? Tiens donc ! Votre environnement vient juste de me bouffer un pied ! Je pisse mon sang sur votre environnement. Je peux donc à présent affirmer sans crainte d’être contredit que MES PROBLÈMES SONT PIRES QUE LES VÔTRES. Alors fermez-la avec vos problèmes, OK ?
HANSEN Mykle, Au secours ! Un ours est en train de me manger ! (traduit de l’américain par Thierry Beauchamp, Nouvelles Editions Wombat, coll. Les Insensés, 2013)
“Manager tyrannique, Marv Pushkin embarque son équipe de publicitaires pour un week-end de chasse en Alaska. Alors qu’il est en train de changer une roue de son 4 x 4, un ours l’attaque. Coincé sous la voiture, la jambe broyée par le châssis, Marv se fait grignoter le pied par Monsieur l’Ours. Une situation pour le moins inconfortable, qui plongerait plus d’un citadin dans le désespoir. Mais, grâce aux puissants analgésiques dont il ne se sépare jamais, Marv est résolu à tenir le coup en attendant les secours. S’engage alors un délirant monologue où il s’attache à démontrer la supériorité de l’Homo Sapiens sur le Plantigrade, et plus largement de la Civilisation sur la Nature, n’en déplaise aux écolos chevelus et autres thuriféraires de ce ringard de Thoreau. Car Marv Pushkin déteste la nature, sa femme geignarde et ses lopettes de subordonnés. En revanche, il adore son Range Rover aux sièges rabattables en cuir d’Oxford, ses vêtements de marque, ses drogues aux propriétés chimiques merveilleuses, sa maîtresse Marcia du service clients, et surtout lui-même. L’être supérieur qu’est Marv Pushkin parviendra-t-il à se tirer de ce mauvais pas – et à repartir du bon pied ? L’Ours deviendra-t-il l’avenir de l’Homme ?” (source : Nouvelles Editions Wombat)
“Mykle Hansen vit à Portland, dans l’Oregon (US). Auteur de plusieurs recueils de nouvelles (Monster Cocks, The Bored, Bored Princess, Rampaging Fuckers of Everything on the Crazy Shitting Planet of the Vomit Atmosphere…), publiés sous l’égide du bien nommé mouvement « Bizarro », il signe ici un premier roman résolument anti-Nature Writing. Lors de sa tournée promotionnelle aux États-Unis, Mykle concluait ses lectures en combattant un ours à mains nues. Il perdait souvent…” (source : idem)
Lire encore…
- CORDIER et al : Littérature prolétarienne en Wallonie (PLEIN CHANT, Voix d’en bas, 1985)
- RUSHDIE : Joseph Anton, une autobiographie (PLON, Feux croisés, 2012)
- CURVERS et al : Il était douze fois Liège (MARDAGA, 1980), nouvelles de CURVERS, THINES, COMPERE…
- STOKER : Dracula (ACTES SUD, Babel, 2001)
- NIHOUL : Claymore (2020)
- SANTOLIQUIDO Giuseppe, L’été sans retour (2021)
- BAKEWELL : Comment vivre ? Une vie de Montaigne en une question et vingt tentatives de réponse (ALBIN MICHEL, 2013)
- VIENNE : Un autre jour (2017)
- FABRY : Le journal du Nightstalker (2020)
- VANRIET : beige fracas (2022)
- WAGMAN : Redécouvrir Ernest et Célestine, les vrais !

“La théorie néoclassique, ou théorie de l’équilibre général, continue d’imprégner nombre de commentaires, ou de réflexions. C’est particulièrement clair en ce qui concerne le « marché » du travail, et la volonté de l’actuel gouvernement de faire passer, « en force » s’il le faut, tout une série de mesure ramenant les travailleurs à une situation d’isolation, qui est justement celle décrite par la théorie néoclassique. Car, cette dernière ignore les institutions, ou cherche à les réduire à de simples contrats, alors qu’elles sont bien autre chose.